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lundi 5 décembre 2011

Web 2,o: Une économie basée sur le prêt communautaire

«Révolution de la propriété» - Des start-up offrent un nouveau modèle de consommation
 
© Shutterstock

SAN FRANCISCO - Parallèlement aux critiques du modèle capitaliste formulées par les manifestants des mouvements Occupy Wall Street, une nouvelle génération de jeunes pousses (start-up) s'emploie à promouvoir une économie fondée sur l'échange de services et les communautés formées en ligne.
Il s'agit de jeunes sociétés internet s'adressant à ceux qui préfèrent se prêter des voitures plutôt que de les posséder, séjourner dans une chambre familiale désertée plutôt que dans des hôtels ou lever des fonds auprès d'amis plutôt qu'auprès des banques.
«Nous sommes au coeur d'une révolution de la propriété», affirme Rachel Botsman, auteur du livre What's Mine is Yours («Ce qui est à moi est à toi») qui illustre le basculement vers un modèle de «consommation en collaboration».
«Nous ne voulons pas de DVD, nous voulons de la musique», ajoute Mme Botsman. «Nous ne voulons pas de voiture, nous voulons aller d'un point A à un point B. C'est l'avènement d'une génération qui a un rapport très différent à la propriété», affirme-t-elle.
De jeunes pousses comme Zimride, TaskRabbit ou Airbnb capitalisent sur cette tendance en fournissant des services permettant respectivement de partager des trajets en voiture, des tâches ménagères ou des chambres vides.
«La technologie a fini par arriver à imiter les comportements humains et à développer des liens de confiance», assure la fondatrice de TaskRabbit Leah Busque.
Dans le climat actuel, marqué par la défiance envers les grandes entreprises et les difficultés économiques qui poussent à rentabiliser tout ce qu'on a, un siège de voiture, un lit ou du temps libre, «ces sociétés fondées sur la collaboration sont en plein essor», ajoute-t-elle.
Airbnb a récemment été valorisé à un milliard de dollars, selon des médias. TaskRabbit a revendiqué la création de 2 000 emplois ces six derniers mois et 4 millions de dollars d'activité par mois.
L'idée de Zimride, qui a bénéficié d'un investissement de 250 000 dollars du réseau social Facebook en 2008, un an après son lancement, remonte à un voyage au Zimbabwe de son cofondateur Logan Green: il s'était alors aperçu que les gens faisaient des trajets ensemble dans des monospaces bien plus efficacement qu'avec les réseaux de transports en commun aux États-Unis.
Avec ses amis John Zimmer et Matt Van Horen, il a alors lancé un service combinant des aspects d'un réseau social en ligne avec ceux d'un service de covoiturage.
Aujourd'hui Zimride est présent dans 120 universités et entreprises aux États-Unis, et s'est lancé il y a quelques semaines sur quelques trajets longue distance en Californie pour relier San Francisco à Los Angeles ou Tahoe.
«Le sentiment de liberté et d'individualisme évolue», selon M. Zimmer. «Dans le temps, une voiture c'était la liberté. Mais notre génération ne s'identifie pas beaucoup à cette idée».
Selon lui, «Facebook et un téléphone portable sont des sources de liberté et d'identité, la voiture ne compte pas tellement».
À la base de ces services, des communautés en ligne permettent aux internautes de se construire des réputations et des historiques qui leur permettent d'accepter de partager un appartement, une voiture, voire de l'argent avec des gens qui leur sont totalement inconnus dans la vraie vie.
«D'anciennes pratiques comme le partage, la location, le troc sont revisitées de façon moderne», analyste Mme Botsman, «les gens se rendent compte qu'ils ont le pouvoir de réinventer le marché».
La défiance qu'inspirent les banques a aussi conduit à la prolifération de services en ligne permettant aux gens de se prêter de l'argent à des taux négociés, un phénomène baptisé «prêt communautaire».
«Au Royaume-Uni, le prêt communautaire représente 10% du marché des prêts personnels», assure Mme Botsman. «Si j'étais une banque, je m'inquiéterais sérieusement».


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