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mardi 2 juillet 2013

Prism : comment la NSA siphonne en temps réel les serveurs des géants du Web


Les agents secrets américains sont bel et bien connectés sur les serveurs des géants du Web, contrairement à ce que ces derniers ont affirmé jusqu’à présent. Et en plus, ils peuvent capter les données en temps réel.



C’est encore un petit mensonge qui tombe. Depuis le début de l’affaire Prism et des révélations d’Edward Snowden, les géants du Net clament à l’unisson ne pas donner d’accès direct aux autorités américaines à leurs serveurs. Or, quatre nouveaux slides révélés par le Washington Post montrent que les agents secrets ont bien un accès en temps réel sur les serveurs et les bases de données des sociétés. Pour rappel, les fournisseurs qui sont partenaires du programme Prism sont, entre autres, Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Apple, Skype, AOL et Paltalk.
A en juger par ces nouveaux slides, on voit que les géants du Web ont en réalité joué avec les mots. En effet, l’accès aux infrastructures n’est pas direct, mais passe par un filtre logiciel dans lequel les agents définissent des « sélecteurs », c’est-à-dire des requêtes en base de données. Avec ces « sélecteurs », les agents peuvent, en particulier, effectuer des recherches par mots-clés, de manière inclusive (AND) ou exclusive (OR). C’est pratique et simple comme sur Google.
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Des "sélecteurs" pour accéder aux données.

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Une interface de recherche épurée, comme chez Google.
Une interface de recherche épurée, comme chez Google.
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Un processus automatisé

Si l’accès n’est pas totalement direct, il est quand même suffisamment fluide pour permettre aux agents de recevoir des notifications en temps réels sur leurs requêtes. Dans les documents, on voit que de telles notifications sont possibles pour les messageries (un utilisateur se connecte ou envoie un courriel) ou les tchats (un utilisateur se connecte ou se déconnecte). Les slides suggèrent, par ailleurs, que toutes ces communications – e-mails, tchats texte ou vidéo, VoIP –  peuvent être surveillées en temps réel.
Les notifications en temps réel sont codifiées.
Les notifications en temps réel sont codifiées.
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Les documents détaillent également comment toutes ces données sont traitées après captation. Il s’agit d’un processus totalement automatisé, qui se réalise au niveau des centres de données de la NSA. Les données sont d’abord triées, puis affectées à des systèmes d’analyse spécialisés : « PINWALE » pour la vidéo, « NUCLEON » pour la voix, « MARINE » et « MAINWAY » pour les données de connexion téléphonique ou informatique (métadonnées).
Des systèmes d\'analyse pour voix, vidéo et data.
Des systèmes d'analyse pour voix, vidéo et data.
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Lorsqu'on voit ça, on a vraiment beaucoup de mal à croire les responsables communication des géants du Web quand ils nous disent que « rien n’est automatique » et que « toutes les demandes des autorités sont vérifiées par nos équipes juridiques ». Dans le processus de validation de sélection et de filtrage, les équipes juridiques de Google et consorts ne sont mentionnées à aucun endroit...


REF.:

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La volonté de transparence affichée par les géants américains de l’Internet, comme Google, Microsoft et Yahoo, après le scandale de la surveillance des communications n’aura semble-t-il pas de suite.

Pour redorer leur image, ces entreprises ont saisi la justice. Elles souhaitent ainsi pouvoir dévoiler certaines informations relatives aux requêtes liées aux interceptions des autorités américaines, ce qu’elles ne peuvent faire sous peine de poursuites.

Mais selon Reuters, le Département Américain de la justice a tout simplement opposé une fin de non-recevoir. Pas question, a-t-il exprimé auprès de la FISC (U.S. Foreign Intelligence Surveillance Court), pour ces sociétés de publier plus d’informations.

Car malgré la bonne volonté affichée par les agences de renseignement, celles-ci s’opposent dans les faits à ce que des données soient publiées sur leurs requêtes, y compris ne serait-ce que des statistiques sur ces demandes.