En lançant ARKit, Apple a convaincu les développeurs de travailler sur des applications de réalité augmentée pour iPhone. Un engouement bien plus important que celui suscité par la technologie Tango de Google.
En mars 2014, Google présentait Tango, une plateforme permettant à nos smartphones d’analyser leur environnement pour afficher des contenus en réalité augmentée. Trois ans plus tard, personne n’utilise cette technologie. Lenovo puis Asus ont eu le courage de sortir des appareils compatibles, mais ils restent peu connus du grand public. En fin d’année, des millions d’utilisateurs d’iPhone verront arriver des centaines d’applications en réalité augmentée. La majorité d’entre elles n’auront probablement que peu d’intérêt, mais quelques pépites devraient rendre jaloux les utilisateurs d’Android.Aucun capteur supplémentaire
Pour comprendre le phénomène, il faut remonter au début du mois de juin et à la WWDC, la conférence d’Apple dédiée aux développeurs. Le Californien annonçait l’arrivée d’ARKit, un outil de développement dédié à la réalité augmentée. La plateforme s’inspire de Tango, avec une différence essentielle : là où la technologie de Google nécessite d’intégrer de nombreux capteurs supplémentaires, celle d’Apple n’a besoin que du capteur photo et des capteurs de mouvement déjà présents dans ses smartphones.Ne pas enterrer Google
Malgré l’engouement créé par Apple, la technologie mise au point par Google est loin d’être ringardisée. Sur le papier, les possibilités offertes par Tango restent très supérieures à ce que peut faire ARKit. Les capteurs supplémentaires permettent aux appareils signés Lenovo et Asus de cartographier un environnement en trois dimensions, ce dont sera incapable l’iPhone. Comme souvent chez Apple, on opte pour une technologie suffisante pour satisfaire le plus grand nombre, à défaut de prendre la meilleure. Comme souvent, cela devrait payer.« Apple acte l’année zéro de la réalité augmentée. Cela va créer un cercle vertueux et tous les constructeurs vont suivre le pas », projette Bruno Samper. Pour cela, la solution ne pourra venir que d’Android. Google devra répliquer en sortant un kit de développement moins ambitieux que Tango, mais permettant à Samsung, LG, Huawei et consorts d’en faire profiter leurs appareils. Il n’en faudra pas moins pour convaincre les développeurs séduits par ARKit d’adapter leurs contenus. Avec Tango, Google a eu raison trop tôt en voulant créer une magnifique oasis de réalité augmentée en plein désert. Moins ambitieux, plus pragmatique, Apple a opté pour une petite piscine en centre-ville.
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