Jacqueline Lagacé est l'exemple typique de la scientifique qui côtoie de près la maladie, devient son propre cas clinique et pousse les recherches jusqu'au point de trouver de nouvelles solutions. Elle publie un ouvrage dans lequel elle affirme que oui... Certains aliments peuvent soulager la douleur.
«Que ton aliment soit ton médicament », disait Hyppocrate. Mais l'aliment peut aussi devenir un poison, a constaté Jacqueline Lagacé, professeure à la retraite à la faculté de médecine de l'Université de Montréal.
La dame est docteure en immunologie et en microbiologie, auteure de nombreux articles scientifiques et a prononcé plusieurs conférences lors de congrès scientifiques nationaux et internationaux. Un jour, elle se retrouve sévèrement atteinte d'arthrite, comme plus d'un million de gens au Québec, selon la Société de l'arthrite.
Pendant trois ans, Jacqueline Lagacé a tenté de soulager par la médecine traditionnelle une douleur devenue insoutenable.
«Mes réflexes de chercheure ne m'avaient cependant pas quitté et j'ai découvert les travaux Dr Seignalet un grand spécialiste de l'immunologie en France», raconte-telle.
Extrêmement sceptique, Jacqueline Lagacé n'avait plus rien à perdre lorsqu'elle entreprend un régime hypotoxique, soit une alimentation dont la toxicité est la plus basse possible. Après quelques jours, elle constate que la douleur a disparu et seize mois plus tard elle retrouve complètement l'usage de ses doigts.
Consciente que ce qu'elle raconte res-semble aux nombreux livres portant sur les diètes miracles, Jacqueline Lagacé affirme qu'il n'y a aucune magie dans le fait de mieux choisir ses aliments. «Nos enzymes sont comme des broyeurs qui doivent réduire les aliments en toutes petites molécules, explique-t-elle. Si les enzymes font mal leur travail parce qu'ils broient les mauvais aliments, ceux-ci s'accumuleront dans l'intestin, ce qui va affecter le bon fonctionnement de l'appareil digestif et peut causer l'inflammation.»
Dans son livre, Comment j'ai vaincu la douleur et l'inflammation chronique par l'alimentation, l'auteure explique comment l'encombrement serait responsable de 90% des maladies qui ont en commun d'être réfractaires aux traitements classiques.
«Certains sont plus sensibles que d'autres aux mauvais aliments. Les problèmes se déclarent après un certain temps. À 50 ans, 60 % des gens vivant dans les pays occidentaux vont souffrir d'une maladie inflammatoire. Il faut être attentif avant», juge-t-elle.
Un chercheur inconnu au Québec
Lorsqu'elle a constaté que les travaux du docteur Seignalet, décédé en 2003, étaient totalement inconnus au Québec, même dans le monde scientifique, Jacqueline Lagacé a décidé de mettre en lumière ses travaux.
Les principes de son régime reposent essentiellement sur le fait d'éviter certains aliments comme le lait d'origine animale, certaines céréales, les huiles raffinées, le sel, le sucre, les viandes rouges et les aliments préparés. Ces aliments contiennent beaucoup de glycotoxines, et en les mangeant, des molécules très difficilement digestibles vont s'accumuler dans les tissus et créer des maladies inflammatoires chroniques.
Ce régime s'adresse d'abord aux gens qui souffrent de maladies inflammatoires chroniques. «Mais l'utiliser de manière préventive ne peut être nocif», assure l'auteure.
Comment j'ai vaincu la douleur et l'inflammation chronique par l'alimentation, par Jacqueline Lagacé Ph. D. est publié aux Éditions Fides.
Six remises en question...
Le lait d'origine animale entraîne une augmentation des glycotixines. Le remplacer par d'autres boissons comme le lait d'amende ou de riz brun.
Les céréales, comme l'avoine, le blé et le seigle, sont difficilement digestibles par nos enzymes. Les remplacer par le riz, le sarrasin, le sésame ou le quinoa. Privilégier le pain de riz brun. «Il en existe de très bons comme le pain ELPETO ou le GLUTINO», selon Jacqueline Lagacé.
Le soya peut diminuer le risque de cancer du sein d'une façon modeste, selon des études rapportées par l'auteure. «Si les Japonaises développent moins de cancer du sein, c'est que le soya, là-bas, est fermenté et il contient de bonnes bactéries», explique Jacqueline Lagacé. Remplacer le soya qui ne contient pas ces enzymes par un soya fermenté.
Le sel est bon pour la santé, nous avons besoin de minéraux. Or, il faut choisir le bon. Remplacer le sel raffiné par du sel brut ou le sel de l'Himalaya. Certains fromages contiennent beaucoup de glytoxines, surtout ceux à base de protéines de lait.
Les remplacer par des fromages de lait cru. Les huiles raffinées, donc celles qui ont été chauffées, sont à
proscrire. Les remplacer par des huiles vierges utilisées crues. Si elle doit être chauffée, choisir une huile qui résiste à la chaleur, c'est le cas de l'huile de pépins de raisins. 6
Source : Jacqueline Lagacé : Comment j'ai vaincu la douleur et l'inflammation chronique par l'alimentation.