La
vice-première ministre et
ministre de la Sécurité publique,
Lise Thériault, s'est dite extrêmement
préoccupée par les
allégations d'
abus sur des
femmes autochtones qui pèsent sur des
policiers de Val-d'Or et a fait savoir qu'elle ne tolérerait
aucun écart de conduite.
Mme Thériault a d'ailleurs demandé à la
sous-ministre associée à la Direction générale des affaires policières,
Marie Gagnon, de se rendre sur place dès vendredi pour qu'elle puisse dresser un bilan clair de la situation.
Le
directeur général de la Sûreté du Québec a aussi demandé vendredi à la ministre Thériault que les enquêtes en cours soient transférées au
Service de police de la Ville de Montréal (
SPVM).
«Je
vous informe que j'ai acquiescé à cette demande et que j'ai chargé le
SPVM de prendre la relève pour la suite de ces dossiers», a confirmé la
ministre.
(TVA Nouvelles)
Le
SPVM reprendra donc les enquêtes concernant ces allégations et aura la
responsabilité de soumettre les dossiers au Directeur des poursuites
criminelles et pénales.
Il assurera également le traitement de toute autre allégation qui pourrait être formulée à l'égard des policiers de la
MRC de la Vallée-de-l'Or.
«Si
ces allégations criminelles sont fondées, les contrevenants seront
traduits en justice», a déclaré la ministre ajoutant en larmes être
«aussi choquée que la population», lors d'un point de presse.
Neuf policiers et policières, dont un aujourd'hui décédé, sont concernés par les
14 allégations, dont certaines remontent à
plus de 10 ans. Deux des allégations concernent l'
inconduite sexuelle.
«Le
type de comportements qui sont allégués est inacceptable, a souligné de
son côté le capitaine Guy Lapointe de la Sûreté du Québec. Les huit
policiers actifs visés par les allégations seront
relevés administrativement dès aujourd'hui et assignés à domicile.»
Jusqu'à vendredi matin, cinq d'entre eux étaient toujours assignés à la
patrouille au poste de la MRC de La Vallée-de-l-Or, alors que les deux autres occupaient des fonctions semblables ailleurs au Québec.
Par ailleurs, la capitaine Ginette Séguin, qui travaillait jusqu'à maintenant dans la grande région de Montréal, occupera le
poste de directeur par intérim.
En
conférence de presse, le capitaine Lapointe a toutefois tenu à préciser
que l'ancien directeur n'est pas visé par les allégations.
Enquête indépendante demandée
Pour sa part, l'
Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (
APNQL) a exhorté le gouvernement à mettre en place une
enquête indépendante.
L'APNQL
a fait savoir par voie de communiqué vendredi que selon elle, «une
simple enquête interne n'apportera pas des réponses suffisantes aux
allégations qui pèsent sur le corps policier provincial».
«Il est
profondément troublant de constater qu'il faille une accumulation de
drames humains et collectifs pour faire réagir (...) Une commission
d'enquête indépendante chargée d'examiner comment s'applique la justice
pour les Premières Nations est la seule option», a soutenu le chef de
l'APNQL, Ghislain Picard.
De son côté, le
Conseil de la Première Nation Abitibiwinni,
communauté directement concernée, a demandé aux gouvernements du Canada
et du Québec «de prendre des moyens exceptionnels, notamment la mise
sur pied d'enquêtes publiques conjointes, pour mettre fin à des
situations inacceptables à l'égard des Premières Nations,
particulièrement des femmes et des enfants».
Confiance ébranlée
Le
Gouvernement de la Nation crie a déclaré par voie de communiqué que la
confiance envers le système de sécurité publique et judiciaire a été
«fortement ébranlée».
«...il serait plus approprié d'avoir une
enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), surtout en raison du
fait que la situation à Val-d'Or est une préoccupation nationale»,
estime le Gouvernement de la Nation crie.
«En tant que premier
ministre, il est impératif que M. Trudeau réagisse rapidement pour
mettre fin à ce scandale national», peut-on lire dans le communiqué.
Rappelons
que le 12 mai 2015, la Sûreté du Québec a été informée d'allégations
criminelles visant certains policiers du poste de la MRC de la
Vallée-de-l'Or.
Les faits avaient été révélés à des journalistes de l'émission
Enquête qui
réalisaient un reportage dans la région. Le reportage a été diffusé
cette semaine sur les ondes Radio-Canada. Des abus de pouvoir et des
actes de violence auraient été commis envers des femmes autochtones par
des policiers de la Sûreté du Québec.
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