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WASHINGTON - Le magnat des médias Rupert Murdoch attaque le président américain Barack Obama dans un message en ligne visible dimanche, reprochant à son gouvernement de faire le jeu des grands groupe de l'internet en menaçant de s'opposer à des propositions de loi antipiratage.
«Obama a donc rejoint les patrons de la Silicon Valley qui menacent de piratage et de vol pur et simple tous les créateurs de logiciels», écrit M. Murdoch dans ce message envoyé de son compte Twitter.
Le président et fondateur de l'empire des médias NewsCorp fait là référence à un communiqué diffusé samedi sur le site internet de la Maison Blanche à propos de propositions de loi actuellement à l'étude au Congrès.
«Le piratage en ligne pratiqué par des sites internet étrangers est un problème grave qui nécessite une réponse sérieuse de la part du législateur, mais nous ne soutiendrons pas une législation qui réduirait la liberté d'expression, augmenterait les risques en matière de cybersécurité, ou saperait le dynamisme et l'innovation de l'internet mondial», indique ce communiqué.
Les propositions de loi «Stop Online Piracy Act», déposée à la Chambre des représentants, et «Protect IP Act», étudiée au Sénat, visent à combattre le piratage en ligne.
Elles ont reçu le soutien de Hollywood, de l'industrie musicale et de la Chambre de commerce américaine.
Mi-décembre, plusieurs pionniers d'internet, comme les fondateurs d'eBay, Google, Twitter, Yahoo! ou Wikipedia, avaient publié une lettre ouverte s'inquiétant des projets du Congrès.
Selon ces pionniers d'internet, les propositions à l'étude «donneraient au gouvernement américain le pouvoir de censurer internet en utilisant des procédures similaires à celles employées par la Chine, la Malaisie ou l'Iran».
«Nous avons tous eu la chance de fonder des groupes ou des associations [...] qui promouvaient l'esprit d'entreprise, l'innovation, la création de contenu et la libre expression en ligne», écrivaient-ils, disant craindre que l'environnement ayant permis leur succès ne soit remis en cause par les élus.
Le 16Janvier 2012:
La pression de l'opinion
publique a finalement eu raison du projet de loi accordant des droits
trop larges aux autorités pour débrancher de l'internet des sites
soupçonnés de piratage.
Une bataille est gagnée mais est-ce vraiment la fin?Bien sûr que non. Sur le sujet de la guerre au piratage, la Maison-Blanche avait donné le ton dans sa sortie sur son blogue remettant les pendules à l'heure devant la montée aux boucliers des opposants au projet de loi. En reconnaissant la réalité et la légitimité du problème que représente le piratage de matériel protégé sur internet, l'administration Obama a opté pour le dialogue en précisant que la solution ne viendra pas par le vote d'une loi au Congrès. Elle invite du même coup les parties à trouver des solutions concertées respectant les droits d'auteurs et la bonne marche des activités sur le web.
La partie est loin d'être terminée puisque le sénateur Harry Reid entend tout de même envoyer en lecture au Sénat l'autre projet tout aussi controversé appelé PIPA (pour Protect IP Act) qui pourrait être mal interprété et générer le même genre de blocage du trafic sur le web.
Le mouvement de protestation n'a donc pas perdu de sa vigueur et les perturbations volontaires prévues pour mercredi le 18 janvier par des sites comme Reddit et Wikipedia pourraient donner un visage plus concret à cette lutte mal comprise de part et d'autre. Le blocage total du cinquième site le plus visité aux États-Unis (Wikipedia) donnerait une visibilité sans précédent au problème bien réel de la censure de l'internet en jouant sur sa « tuyauterie ».
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