L'antimatière interagit moins avec la matière que nous ne le pensions, elle peut "rebondir" dessus, ce qui pourrait changer notre compréhension dans la répartition de la matière et de l'antimatière dans l'Univers. L'étude a été menée par Andrea Bianconi de l'Université de Brescia en Italie.L'antimatière est l'opposée de la matière, et peut être créée dans des cyclotrons ou accélérateurs de particules. L'équivalent en antimatière de l'électron est par exemple le positron, de masse identique mais de charge opposée (positive contre négative pour l'électron). Les positrons sont entre autres utilisés en imagerie médicale nucléaire dans les scanners TEP (Tomographie par Emission de Positrons).Dans leur expérience, les chercheurs italiens ont créé un faisceau d'antiprotons en utilisant le "Low Energy Antiproton Ring" du CERN. Le faisceau a été dirigé sur un cylindre d'aluminium rempli d'hélium, d'hydrogène ou de deutérium. Comme prévu, beaucoup des antiprotons sont entrés en contact avec la matière du cylindre et se sont annihilés immédiatement. Néanmoins, certaines de ces antiparticules ont rebondi sur la matière sans s'annihiler.Dans ce type d'évènements, il y a en général trois possibilités: les particules peuvent se "rater", peuvent entrer en collision et générer une grande quantité d'énergie, ou peuvent former une structure atomique exotique matière-antimatière appelé protonium.Mais quelle est la fréquence des collisions ? Les recherches ont montré qu'elles sont moins fréquentes que prévu. Dans l'expérience, quelques 30% des antiprotons ont survécu pendant plusieurs microsecondes avant d'être annihilés.Selon Igor Bray, du Centre for Antimatter-Matter Studies de l'Université de Technologie Curtin à Perth en Australie, cette expérience à des implications sur notre compréhension de la dissymétrie matière-antimatière dans l'Univers. Les physiciens n'arrivent en effet pas à expliquer pourquoi notre univers est apparemment riche en matière alors que selon nos connaissances en physique fondamentale, les deux formes matière et antimatière devraient exister en proportion égale. Mais cette expérience montre que le problème peut provenir d'une mauvaise compréhension de l'interaction matière-antimatière, l'annihilation pouvant ne pas être immédiate ou systématique.Comme souvent en recherche fondamentale, cette expérience pose de nouvelles questions, et de nouvelles études seront utiles pour déterminer quelles sont les implications de cette différence d'interaction matière-antimatière sur les théories actuellement en place.
Merci à Stardust (forum) pour la proposition de cette news.
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