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jeudi 2 avril 2009

IPv6 : Google sonne l'alerte, encourage la migration

Au mois d'août dernier, une étude publiée par la cabinet Arbor Network estimait que le protocole Internet de version 4 arriverait à saturation en 2010. En effet, l'IPv4 est limité à 4 294 967 296 adresses IP, un plafond qu'il est possible de contourner par des techniques de traduction d'adresses NAT ou par l'usage d'adresses IP dynamiques. Cependant l'adoption de l'IPv6 reste perçue comme la véritable solution car celle-ci permettrait d'accueillir 2128 adresses IP. Selon l'étude d'Arbor Network, l'adoption du nouveau protocole, en cours de développement depuis 1992, resterait encore très faible, voire vraiment inquiétante : « moins d'un centième de 1% du trafic Internet global ».Mardi dernier, lors d'une conférence de l'IETF (Internet Engineering Task Force), Lorenzo Colitti, ingénieur réseau chez Google, a rappelé l'importance de la migration et explique que le moteur de recherche est disponible sur IPv6 depuis mars 2008 ainsi que plusieurs services tels que Google Maps, Google News, Google Docs ou encore Google Agenda.
Sur sa page Internet dédiée, la société de Mountain View explique : « chez Google nous pensons que l'IPv6 est essentiel pour préserver la santé et l'ouverture de l'Internet (...) l'IPv6 permettra aussi d'assurer la croissance de l'Internet ». Pour Google il s'agit aussi de multiplier les innovations futures, notamment avec le développement d'appareils capables de se connecter directement à Internet sans passer par un serveur tier. C'est précisément cet argument que le fournisseur d'accès français Nerim mentionna après avoir basculé son réseau en mars 2003 : « avec une population mondiale de 50 milliards d'habitants, où chaque personne disposerait d'une centaine d'accès Internet il y aurait assez d'adresses pour que chaque ordinateur, imprimante, téléphone mobile, console de jeu, système d'alarme, réfrigérateur, cafetière ... ait un accès Internet complet avec une adresse IP unique ».Pour M. Colitti, le coût des routeurs NAT devrait considérablement augmenter et leur maintenance reste très compliquée. Finalement le passage à l'IPv6 semble inévitable et les sociétés refusant de migrer ne feraient que repousser cet investissement.Depuis 2002, et afin de préparer cette migration, l'Union Européenne a investi 90 millions d'euros et prévoit que d'ici à 2010, un quart du trafic Internet européen soit en IPv6. Dans l'Hexagone, en 2005 le FAI Orange Internet s'est lancé dans l'expérience suivi par Free.fr en septembre 2007.


Le 24 janvier 2011,
l'internet est à court d'adresses, ce qui rend urgent le basculement sur un nouveau standard d'adresses IP, prévient l'Icann, l'organisme chargé de réglementer les noms de domaine sur internet pour le monde entier.
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Nom de domaine .xxx reporté

«Le grand réservoir qui distribue les adresses va être à sec dans les semaines qui viennent», explique un ingénieur de Google, Lorenzo Colitti, qui prépare le basculement du géant d'internet au nouveau standard. «En un sens, on fonce dans le mur. Il faut faire quelque chose, et (le nouveau standard) IPv6 est la seule solution réelle à long terme».

Actuellement, internet fonctionne avec le standard IPv4, qui permet l'existence de «seulement» 4 milliards d'adresses gérées par l'Icann.

Nouveau standard IPv6

Cela fait plusieurs années que l'Icann demande l'adoption du nouveau standard IPv6, qui permet l'existence d'environ 340 sextillions d'adresses (soit 340 fois 10 suivi de 36 zéros): suffisamment pour que mille milliard de gens disposent chacun de mille milliards d'adresses IP, selon le président de l'Icann Rod Beckstrom.

«J'imagine que si on trouvait une façon d'attacher une adresse IP à chaque atome on pourrait commencer à avoir des problèmes», ironise M. Beckstrom, interviewé à son bureau de Palo Alto. «Pour ce qui est du nombre d'objets que les humains possèdent et utilisent, je pense qu'on est assez tranquille», ajoute-t-il.

«L'une des raisons pour lesquelles il faut si longtemps pour changer, c'est qu'il n'y a pas d'avantage évident pour l'IPv6», explique pour sa part M. Colitti, et que le basculement exige des investissements.

Internet pourrait se dégrader

Mais avec déjà près de sept milliards d'humains sur terre, le standard IPv4 ne permet pas à chacun d'avoir une adresse en ligne attachée à chacun de ses appareils électroniques.

Une fois que l'Icann aura fini de distribuer des adresses au standard IPv4, les ordinateurs et autres baladeurs ou téléphones portables devraient pouvoir partager des références, au lieu d'avoir des numéros identifiants uniques.

«Il va falloir commencer à partager avec les gens autour de nous, et ça pose un problème parce que les applications ne savent pas faire la différence», explique M. Colitti. «Si mon voisin figure sur une liste noire, ce sera aussi mon cas».

«Internet n'arrêtera pas de fonctionner, il va juste se dégrader lentement», ajoute-t-il, car les systèmes finiront par avoir du mal à gérer plusieurs connexions à la fois sur des adresses partagées.

Pour l'heure, l'effort et l'investissement nécessaires pour basculer sur le standard IPv6 reposent surtout sur les fournisseurs d'accès, qui doivent faire en sorte que leurs réseaux puissent gérer ces nouvelles adresses et router le trafic.

Peu de changements pour les consommateurs

Les consommateurs ne devraient rien remarquer: les séries de chiffres identifiant les adresses internet devraient continuer de leur apparaître sous la forme habituelle, du genre icann.org ou google.com. Certains pourraient toutefois avoir besoin de renouveler leurs routeurs ou leurs modems.

«L'important c'est que les consommateurs ne paniquent pas», assure M. Colitti, démentant tout risque d'«IPocalypse».

«Mais il est important que les acteurs du secteur travaillent ensemble», selon lui. Google et Facebook, ainsi que d'autres acteurs du secteur, doivent ajouter des adresses IPv6 à leur système lors d'un essai d'une journée au printemps afin d'identifier d'éventuels problèmes: la journée mondiale de l'IPv6 commencera le 8 juin. Un basculement total sur l'IPv6 devrait cependant prendre plusieurs années, pendant lesquelles ce qui reste d'adresses IPv4 continuera à être distribué pour faire la transition, selon M. Beckstrom.


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