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jeudi 31 mars 2011

Bell met en place un système de tarification au volume global (TVG) et charge 5$/Go supplémentaire aux usagers


Facturation à l'utilisation

Le revirement de Bell ne bénéficiera pas aux internautes

Facturation à l'utilisation - Le revirement de Bell ne bénéficiera pas aux internautes
Les Canadiens paient encore trop pour utiliser le web, selon un expert en commerce électronique. 
© Shutterstock

Bell a beau avoir fait volte-face en abandonnant le projet de tarification à l’usage pour les services internet de gros, cela ne change rien au fait que les Canadiens paient encore trop pour utiliser le web, selon un expert en commerce électronique.
À la place de la facturation à l’usage, ou UBB (« usage-based billing »), la compagnie a choisi de mettre en place un système de tarification au volume global (TVG). En vertu de ce système, les grossistes, ou fournisseurs de services internet (FSI) tiers, doivent payer en fonction de leur volume global d’utilisation.
Décision CRTC Une controverse avait éclaté plus tôt cette année, après que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) eut autorisé le système de tarification à l’usage de Bell. Selon ses détracteurs, cette tarification aurait obligé les FSI tiers à cesser de proposer des abonnements illimités à leurs clients finaux, les consommateurs. Elle aurait aussi contribué à faire augmenter la facture des internautes.
Mais selon Michael Geist, professeur à l’Université d’Ottawa, en abandonnant l’UBB et en annonçant le TVG, Bell s’est contenté de substituer un acronyme par un autre. C’est ce que M. Geist, qui est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit d'Internet et du commerce électronique, explique sur son blogue.
Bell demande désormais aux grossistes, comme TekSavvy, 200 $ par téraoctet. Chaque gigabit que les grossistes utilisent en plus leur est facturé 29,5 cents. Quoi qu'il en soit, les internautes clients de Bell paient, eux, 5 $ par gigabit supplémentaire.
« Les problèmes de la tarification à l’usage qui touchent la majorité des internautes canadiens restent les mêmes », selon M. Geist.
Les Canadiens paient trop cher
Le Canada est l’un des seuls pays de la planète où la plupart des fournisseurs d’accès à internet utilisent une forme ou l’autre de tarification à l’usage, selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Dans les pays où ces systèmes n’existent pas, il n’y a donc pas de facturation en cas de dépassement de forfait, mais les vitesses de téléchargement sont plus lentes.
« Le système canadien de facturation à l’usage ne dépend pas des coûts. Il repose, à la place, sur la dynamique de marché et sur le manque de concurrence », écrit M. Geist sur son blogue.
La tarification de type UBB, qui existe depuis des années, a commencé à perdre du terrain lorsque des services de diffusion par flux (« streaming ») comme Netflix sont venus concurrencer les offres vidéo des grandes compagnies de télécommunications.
Selon Michael Geist, une intervention de nature politique ou réglementaire est nécessaire pour développer la concurrence au Canada.

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