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Ligne d’assistance téléphonique
Briser le tabou de l’exploitation sexuelle
MONTRÉAL - «Se libérer du passé». Voilà ce que trois sexologues proposent aux personnes qui ont été victimes d’exploitation sexuelle pendant leur enfance. Pour les y encourager, une ligne d’assistance téléphonique a été mise en place. Elle permettra à ceux et celles qui le souhaitent de prendre rendez-vous gratuitement avec des experts afin d’obtenir de l’aide.
Cette initiative, dans laquelle le gouvernement ne s’implique pas pour le moment, a été lancée vendredi par Alain Gariépy, président de l’Institut québécois de sexologie clinique et clinicien pratiquant sur la Rive-Nord de Montréal.
«Nous offrons ce service gratuit comme un accompagnement pour les sortir de leurs souffrances», explique-t-il. Trois sexologues spécialement formés sont prêts à répondre aux appels au
514 703-0690, du lundi au vendredi. Le service prendra de l’expansion au cours des prochains mois. Selon M. Gariépy, la ligne ne s’adresse pas seulement aux victimes. Elle est aussi destinée à tous ceux qui ont été témoins et qui souhaitent briser le silence, ainsi qu’aux personnes repentantes ayant exploité des enfants et qui souhaitent obtenir de l’aide pour ne plus recommencer. M. Gariépy constate que de plus en plus de victimes prennent la décision de dénoncer ce qu’ils ont vécu dans leur jeunesse.
Bien qu’aucune statistique précise n’existe sur le phénomène au Québec, le sexologue se réjouit de voir qu’il est moins ignoré qu’auparavant par le gouvernement. «On se rend compte que l’ampleur que prend le phénomène est plus grande qu’on ne le croyait.» La comédienne Danielle Ouimet était également présente lors de l’annonce, vendredi. Mme Ouimet sera d’ailleurs la porte-parole du Colloque international sur l’exploitation sexuelle des enfants qui se tiendra à La Malbaie du 31 mai au 2 juin.
«Si vous saviez combien de témoignages j’ai reçus de la part de gens qui souhaitent se libérer et parler de leur histoire, même si elles ne me connaissent pas. Ces gens-là ne savent pas où aller», insiste-t-elle, précisant que ce service sera idéal pour eux.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ deux millions d’enfants sont victimes d’exploitation sexuelle chaque année, un peu partout sur la planète.
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