En effet, le directeur général du DECE (Digital Entertainment Content Ecosystem), l’organisation qui supporte le projet UltraViolet, Mark Teitell, a annoncé officiellement que la France et l’Allemagne seraient les prochains pays à accueillir UltraViolet. Viendront ensuite la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Mark Teitell en a profité pour réaffirmer sa volonté de passer à la vitesse supérieure au Royaume-Uni où l’on compte 500.000 comptes ouverts, tandis qu’il y en a plus de 11 millions aux Etats-Unis. Il vise le million de comptes pour la fin de l’année chez nos voisins anglais. Désormais, les géants de la distribution comme Tesco (au Royaume-Uni) et Wal-Mart (aux Etats-Unis) ont rejoint le projet.
Dans une interview à Homemedia Magazine, Mark Teitell revient également sur le fait que les plus grandes plateformes de l’internet ne sont pas (encore) dans le projet UltraViolet. En effet, iTunes, Amazon, Google Play et Xbox Video Store ne sont pas compatibles avec UltraViolet . Néanmoins il déclare : « la porte reste ouverte pour chacune de ces sociétés. Concernant Apple, le point essentiel pour les consommateurs est que UltraViolet fonctionne avec iPad et iPhone à travers des applications tierces ». Nous n’avons pas pu vérifier ce dernier point, mais il est vrai qu’une interopérabilité qui ne prend pas en compte ces acteurs et les programmes de Disney n’est pas une véritable interopérabilité pour le consommateur final.
Pour ce qui est du marché français, très peu d’informations sont disponibles concernant le lancement d’UltraViolet. A date, aucune grande enseigne de la grande distribution n’a confirmé sa participation au projet, mais surtout aucun éditeur vidéo n’a fait d’annonce en ce sens. On peut légitimement penser que l’annonce faite au PEVE va déclencher la mise en œuvre opérationnelle et que tous les aspects relatifs au coût de la plateforme, aux relations entre les acteurs du projet et que les questions concernant la propriété des données ont été résolues. Point positif, le coût d'accès à la plateforme aurait été nettement revu à la baisse : 50.000 euros au lieu de plusieurs centaines de milliers d'euros dans sa version initiale de 2012, selon les informations obtenues au Royaume-Uni. Mais cela suffira-t-il a attirer les petits éditeurs français, ceux là même qui sont les ambassadeurs de l'exception culturelle ? Nous en saurons plus lors de la venue à Paris des représentants du DECE fin juin.
Reste à savoir si cette forme d’interopérabilité rencontrera le succès auprès d’un public certes multiéquipé, mais pas forcément bien informé des procédures d’enregistrement de tous ses terminaux. Car au final, ce que n’a pas dit le Directeur de DECE, c’est le niveau d’usage des programmes labellisés UltraViolet.
Alors, UltraViolet, rempart efficace contre le piratage, booster des ventes de DVD et de Blu-Ray et solution de partage universelle, cela reste à démontrer.
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