La Russie derrière 58% des piratages d’État depuis un an, selon Microsoft
Dans une récente étude, l’entreprise américaine affirme que la majorité des piratages soutenus par l’État provient de Russie. Elle met également en avant la tendance des attaques informatiques, qui est à la hausse.Microsoft a récemment publié une étude, Microsoft Digital Defense Report, sur les « dernières tendances en matière de cybersécurité ». Dévoilé à l’occasion des Assises de la Sécurité 2021, ce rapport (pdf) dévoile notamment le rôle important de la Russie dans la majorité des piratages.
Il est fondé sur l’analyse de 24 trillions « de signaux de sécurité analysés toutes les 24 heures » par les équipes du géant américain, de juillet 2020 à juin 2021.
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La Russie, grande championne du piratage
Il révèle notamment que, durant l’année qui vient de s’écouler, « 58 % de toutes les cyberattaques observées par Microsoft liées à des États-nations provenaient de Russie ». Le rapport pointe aussi le fait que ces piratages sont de plus en plus efficaces. Leur taux de réussite passe ainsi en un an de 21% à 32%. Une augmentation qui traduit également la croissance du nombre d’attaques.
Les secteurs d’activité les plus ciblés sont « le commerce de détail (13 %), les services financiers (12 %), l’industrie (12 %), les administrations (11 %) et les établissements de santé (9 %) ». En près d’un an et demi, la firme de Redmond a constaté une « augmentation de 220 % de l’utilisation de l’authentification forte », ce qui témoigne de la sensibilisation et des efforts des entreprises concernant la cybersécurité.
Les attaques ont plus précisément ciblé de nombreuses personnalités occidentales importantes, notamment des agences gouvernementales du Royaume-Uni ou de l’Ukraine, mais aussi des membres de l’OTAN. Sans oublier le piratage d’agences gouvernementales et de grandes entreprises américaines, comme le montre l’affaire SolarWinds.
Les piratages russes, ou tentatives de piratages, connaissent depuis un an une augmentation de 52%, selon le rapport. Cependant, il n’y a pas que la Russie et la Chine comme origine des attaques. Le pays en deuxième position sur ce sujet est la Corée du Nord, en augmentation de 12%. L’importance de ces attaques nord-coréennes, qui échoue dans 94% des cas en termes de phishing par mail, est toutefois moindre comparée aux attaques russes, qui connaissent un taux de réussite bien plus élevé.
Les États-Unis, cible privilégiée selon Microsoft
D’après l’entreprise dirigée par Satya Nadella, les États-Unis sont, « de loin », le pays le plus touché par les rançongiciels. Il serait trois fois plus victime que la Chine, pourtant le second pays le plus touché, toujours selon le rapport.
Microsoft est aussi régulièrement la cible de piratage. Cette année, le piratage de son service Exchange a fait couler beaucoup d’encre. De nombreux pays et organisations, au premier rang desquels se trouvaient les États-Unis, l’Union Européenne, et l’OTAN, ont alors accusé la Chine. Bien que deuxième pays le plus touché par des piratages, la Chine est aussi l’un des pays à l’origine d’un grand nombre d’attaques. « Les acteurs soutenus par l'État chinois ont réussi à compromettre les victimes dans 44 % des cas », explique l’étude.
Le géant américain a travaillé en collaboration avec des agences gouvernementales américaines pour réaliser cette étude, qui ne mentionne rien sur d’éventuels piratages du gouvernement américain. Ceci pose naturellement des questions sur l'indépendance et l'objectivité de l’étude.
La multinationale affirme aussi que depuis SolarWinds, les pirates russes se concentrent essentiellement sur les organisations gouvernementales liées à la politique étrangère ou encore à la sécurité nationale. Des organisations développant des vaccins anti-Covid aux États-Unis, en Australie, au Canada, ou encore en Israël et au Japon, ont particulièrement été ciblées. Le piratage d’État a ainsi un taux de réussite de près de 20%.
Les attaques informatiques, une tendance à la hausse
Enfin, le groupe de piratage connu sous le nom de Cozy Bear, et soupçonné d’être lié au gouvernement russe, serait à l'origine de 92% de l’activité russe détectée par le géant américain. Un groupe probablement à l’origine de SolarWinds.
Pour Microsoft, cette efficacité croissante des pirates russes devrait amener à « davantage de compromis à fort impact dans l'année à venir ». Le nombre de victimes de rançongiciels ne cesse d’augmenter ces dernières années. Le plus souvent, les hackers réclament de l’argent, notamment en crypto-monnaies. Le rapport de Microsoft, qui pointe l’importance de ces attaques, intervient aussi dans un contexte de campagne présidentielle, toujours propice aux ingérences étrangères et aux piratages.
Alors que Joe Biden n’est élu que depuis quelques mois, c’est la France, juste après l’Allemagne, qui entre en campagne. Il faut donc s’attendre à voir le nombre d’attaques informatiques continuer d’augmenter en 2022.
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