iOS : demander à une app de ne pas vous suivre ne servirait à rien
L’ATT a été étudié de près par une solution alternative, qui estime que les efforts d’Apple pour nous protéger sont vains…
Lockdown Privacy
est une plateforme gratuite et open source qui bloque les trackers
utilisés par les éditeurs pour mieux connaître votre comportement en le
suivant à la trace sur iPhone. Celle-ci vient en complément de l’ATT,
suite de changements annoncés par Apple avec iOS 14 et visant justement à
bloquer les développeurs s’inscrivant dans cette démarche lorsque
l’utilisateur le décide. Pour ce faire, il lui suffirait de choisir “Demander à l’app de ne pas suivre mes activités” lorsque son appareil le propose.iOS 15 a la rescousse !
À l’occasion de recherches partagées par le Washington Post (journal appartenant désormais à Jeff Bezos), il vient toutefois d’être prouvé que ces mesures sont inefficaces. En effet, l’app tracking transparency ne réduit pas le nombre de trackers utilisés par les annonceurs, qui disposent déjà d’alternatives pour contourner cette limitation. Qui plus est, la solution proposé Cupertino n’aurait qu’un impact réduit sur le nombre total de télécommunications avec des tiers. Ce sont ces derniers qui reçoivent le plus souvent les données des consommateurs, afin de les traiter pour le compte de nos applications.
Le respect de la vie privée, une illusion ?
D’après Lockdown Privacy, des données personnelles et des statistiques sur l’iPhone sont ainsi collectées même lorsque vous touchez “Demander à l’app de ne pas suivre mes activités“. Plusieurs apps précises ont d’ailleurs été épinglées suite à ces découvertes. On peut notamment citer le jeu mobile Subway Surfers, qui continue entre autres de transmettre des chiffres (niveau de batterie, version du système, opérateur…) à Facebook en toute discrétion. Le runner avait déjà fait l’objet de suspicions en septembre dernier.
Autre exemple : la recommandation de restaurants avec Yelp, qui envoie des informations de ciblage à Facebook via son API Graph et à Branch. Plus précisément, ce sont ici trente-neuf trackers qui continuent d’être actifs même après avoir choisi de bloquer le suivi inter-applications. Soit seulement trois de moins qu’en l’ayant autorisé.
Notons par ailleurs que certains, comme les cafés de Starbucks, ne prennent toujours pas la peine de demander l’accord des internautes. Ici, les prestataires sont Google Analytics et New Relic. Quant au bon élève de l’histoire, il ne s’agit une fois de plus que de Telegram avec aucun pistage décelé.
Apple répond
Fred Sainz, porte-parole d’Apple, a déjà réagi à l’affaire :
“Pour Apple, le suivi doit être totalement contrôlable et transparent pour les utilisateurs. Si nous découvrons qu’un développeur viole ses choix, nous travaillerons avec lui pour résoudre le problème, ou il sera banni de l’App Store“.
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