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dimanche 8 juin 2008

Le Cloud computing (littéralement : l'informatique dans les nuages)

La virtualisation et l’émergence de nouvelles plates-formes ouvrent la voie à une dématérialisation de la salle informatique. Malgré le battage marketing, ce concept de Cloud computing va bien au-delà des services d’externalisation ou du mode SaaS. Explications.


c'est la possibilité de disperser un système d'information sur des infrastructures prises en charge par un ou plusieurs prestataires. La localisation géographique de ces ressources virtuellement illimitées n'importe plus. Ce concept était déjà ébauché par les services d'hébergement, le mode SaaS (Software as a Service) ou la location de puissance de calcul. « Ces modèles existent depuis des années, mais n'ont jamais donné leur pleine mesure. Aujourd'hui, la technologie rend leur généralisation réaliste », estime Bruno Hourdel, directeur marketing chez Sun Microsystems.
La donne a changé sous l'impulsion de la virtualisation et de plates-formes conçues d'emblée pour être mutualisées au travers de vastes grilles de serveurs. Ce qui faisait peur se transforme même en avantage : associée à la redondance et à la dispersion géographique, cette mutualisation devient synonyme de montée en charge aisée, de haute disponibilité et de plan de reprise d'activité (PRA) à moindre coût.


La location de serveurs virtuels nus adaptée à la reprise de l'existant

Depuis début 2008, les grands de l'informatique lancent des services réellement nouveaux et affichent leurs ambitions. « Notre objectif est de donner aux entreprise les moyens d'externaliser entièrement leur salle informatique », affirme ainsi Bruno Hourdel. Ces offres prennent d'abord la forme de serveurs virtuels hébergés. La virtualisation apporte un premier plus : en cas de panne, un serveur virtuel peut être déplacé presque instantanément. Des prestataires comme Prosodie ou InternetFR intègrent ce type de services à leurs offres d'hébergement classique. Mais les machines virtuelles ne tournent alors sur un matériel mutualisé qu'en phase de développement, ou en cas d'incident ou sinistre.
Dans le cadre du cloud computing, qui sous-tend au contraire une mutualisation en production, la virtualisation présente un avantage supplémentaire : la dématérialisation des serveurs permet, par exemple en cas de dégradation des temps de réponse, de passer dynamiquement sur une machine physique plus puissante, voire même de confier ces serveurs à un autre prestataire ou de les internaliser de nouveau. Telehouse fait un petit pas dans cette direction. « Nous commençons à louer des serveurs virtuels en tant que tels, ce qui permet à la fois de profiter des fonctionnalités de haute disponibilité et de réduire l'encombrement et la consommation électrique de chaque serveur », explique Gilles Pecqueron, responsable du développement des produits chez Telehouse.
Mais la grande nouveauté de ces derniers mois, c'est que des acteurs majeurs cherchent à généraliser cette idée. HP lance ainsi son offre New Generation Data Center (NGDC) qui sous-tend la location de machines virtuelles sous HP-UX, Linux ou Windows. Sun lui emboîte le pas avec son projet Hydrazine qui ajoute Solaris à Linux et Windows. De son côté, Amazon avait démarré par S3, un simple service de fourniture de ressources de stockage récemment complété par EC2 (Elastic Computer Cloud), qui inclut la fourniture de serveurs virtuels x86.



Des environnements complets ciblant les nouvelles applications

L'hébergement de serveurs virtuels nus est adapté à la reprise de l'existant. Mais les entreprises ne vont pas massivement transférer leurs anciennes applications. Les prestataires ciblent donc plutôt les nouvelles, ce qui les amène à couvrir toutes les phases qui vont du développement à la production, en passant par le test et le déploiement. Ces services sont délivrés par des plates-formes sur lesquelles la virtualisation est masquée. « Par exemple, des serveurs virtuels seront gérés par des intégrateurs ou éditeurs qui eux-mêmes proposeront des environnements applicatifs », note Bruno Hourdel.
Sur ce principe, deux stratégies se côtoient. Les constructeurs comme IBM (offre baptisée Blue Cloud), Sun (encore Hydrazine) et HP (avec l'un des volets de NGDC) louent des environnements logiciels basés sur des briques traditionnelles - moteur SQL, plate-forme J2EE, serveur Web, moteur de messagerie, ESB (Enterprise Service Bus) ou même ERP. De leur côté, Google (avec App Engine) et Salesforce (Platform as a Service) optent pour des briques spécifiques.
Ces modèles pourraient converger puisque IBM et Google ont signé un accord visant à mettre en commun leurs ressources de cloud computing. Un autre accord liant Google et Salesforce vise à connecter les applications bureautiques de Google aux environnements de Salesforce. « Cette possibilité d'agréger des capacités de traitement disparates représente, avec la virtualisation, la principale nouveauté apportée par les tenants du cloud computing », considère Thibault Desnoix, responsable marketing infogérance chez Prosodie.



Amazon Web Services/Amazon:
Location de ressources serveurs (Elastic Computer Cloud ou EC2), de stockage (Simple Storage Service ou S3), de bases de données (SimpleDB) et de services Web.



App Engine/Google:
Plate-forme de développement et de déploiement d'applications, avec notamment un service de base de données.



Blue Cloud/IBM:
Location d'environnements applicatifs dont les composants sont puisés dans un catalogue (SAP, DB2, WebSphere, Apache...).



New Generation Data Center/HP:
Location de machines virtuelles sous HP-UX, Linux ou Windows. Location d'environnement applicatifs prêts à l'emploi (comme SAP ou Exchange).



Platform as a service/Salesforce:
Plate-forme comprenant une base de données, des moteurs de workflow et d'intégration, un environnement de développement et un outil de conception d'interface utilisateur.



Projet Hydrazine/Sun:
Location de conteneurs extensibles sous Solaris (apparentés à des machines virtuelles) ou de machines virtuelles sous Windows ou Linux. Location d'environnements applicatifs.



Note: « informatique dans le nuage », « informatique en nuage », « informatique dématérialisée », ou infonuagique
Ref.: ZdNet-fr.

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