| ||
SAN FRANCISCO - La liseuse électronique Kindle de l'américain Amazon se retrouve envahie de livres numériques à contenu de mauvaise qualité, véritables messages indésirables pour les lecteurs.
Chaque mois, des milliers d'ouvrages numériques bon marché fabriqués à partir des fermes à contenu, appelées Private Label Rights (PLR), sont publiés sur la librairie en ligne du distributeur américain. Ces livres bon marché sont fabriqués à partir d'informations achetées à bas prix en ligne et reformatées en livres numériques.
La présence de ces ouvrages indésirables oblige les internautes à fouiller parmi un nombre beaucoup plus important de titres pour trouver ce qu'ils recherchent. Elle risque aussi de ternir l'image de la liseuse Kindle et miner l'initiative de soutien aux auteurs auto-publiés lancée par le magasin en ligne. Cette initiative représentait en 2012 près de 10% de son chiffre d'affaires, selon les estimations de Barclays Capital.
Les apprentis spammeurs peuvent même acheter un coffret DVD intitulé Autopilot Kindle Cash, sorte de guide qui apprend à publier dix à 20 livres par jour pour la liseuse Kindle d'Amazon sans écrire un seul mot.
Le phénomène représente le côté obscur d'une révolution qui met désormais un auteur et un lecteur en relation directe via l'autopublication en ligne. Mais il est aussi un défi pour le secteur contraint de trouver le moyen de lutter contre cette «pollution numérique».
«Une hausse vertigineuse»
Selon Albert Greco, chercheur à l'université Fordham, presque 2,8 millions de livres numériques, au sens large, ont été publiés aux États-Unis en 2010, contre à peine plus de 316 000 livres au format papier.
En 2009, le rapport était de 1,33 million de livres numériques contre 302 000 livres traditionnels. En 2002, on comptait moins de 33 000 livres numériques contre plus de 215 000 livres classiques.
«C'est une hausse vertigineuse. C'est ahurissant», souligne Albert Greco.
Certains de ces livres sont purement et simplement des copies du travail d'autres.
En début d'année, la Néo-Zélandaise Shayne Parkinson a par exemple découvert que son tout premier livre Sentence of Marriage était en vente sur Amazon sous un autre nom d'auteur.
Amazon reverse aux auteurs d'ouvrages entre 70 et 35% des recettes générées par la vente de chaque livre, ce qui peut expliquer l'intérêt des spammeurs.
REF.:
Aucun commentaire:
Publier un commentaire