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vendredi 1 octobre 2021

Google détaille le fonctionnement de MUM, le prochain algorithme de son moteur de recherche

 

 

Google détaille le fonctionnement de MUM, le prochain algorithme de son moteur de recherche

Alexandre Boero
20 août 2021 à 16h20

Le géant Google veut aider ses utilisateurs à obtenir des réponses à des questions complexes, en limitant davantage le nombre de requêtes. Et le nouveau langage de la firme, MUM, pourrait à terme être comparable à un véritable assistant virtuel sophistiqué.

À mesure que le temps passe, Google continue d'améliorer ses standards de recherche. En mai dernier, à l'occasion de la Google I/O 2021, Pandu Naya, vice-président en charge de la Recherche chez Google, avait dévoilé les contours du futur du moteur de recherche de l'entreprise : MUM, pour Multitask Unified Model (modèle unifié multitâches). Propulsé mais encore au début de sa vie, le modèle de langage MUM doit répondre à un objectif majeur : permettre aux utilisateurs de trouver toujours plus vite et toujours plus efficacement les réponses à leurs requêtes.

Google pense un service plus sophistiqué, qui pourrait être comparé à un assistant de recherche virtuel

« MUM a le potentiel de transformer la façon dont Google vous aide dans les tâches complexes », résume la firme de Mountain View. D'un point de vue technique, MUM utilise le framework Text-to-Text (T5), réputé pour être 1 000 fois plus puissant que le modèle BERT, introduit par Google en 2019.

Tout l'intérêt de MUM réside dans l'apport pour l'utilisateur. Ce nouveau modèle d'intelligence artificielle à grande échelle doit faire en sorte que la recherche de l'utilisateur soit la plus optimale, à la fois en ce qui concerne la précision de la réponse et le temps qu'elle met à arriver. En faisant de la recherche sur Internet un service encore plus sophistiqué, on pourrait aboutir à une transformation en un assistant de recherche virtuel, toujours avec cet objectif de répondre à des requêtes complexes, qui nécessitent de prendre en considération, outre la requête, des notions de temps (jour de la semaine ; saison ; vacances etc.) et d'espace au sens large (comparaison entre deux destinations ; altitude etc.).

Une recherche plus rapide, une réponse plus efficace… Tout cela doit passer par une action qui consiste à casser la barrière de la langue, qui peut empêcher ou rendre difficile aujourd'hui l'accès à certaines informations. MUM est « formé dans 75 langues différentes et de nombreuses tâches différentes à la fois, ce qui permet de développer une compréhension plus complète de l'information et de la connaissance du monde que les modèles précédents », explique Pandu Nayak.

La volonté de proposer des réponses à la hauteur de la complexité des requêtes

Google prend l'exemple d'un utilisateur qui vient de faire une randonnée au mont Adams et qui réfléchit à en faire une seconde, cette fois au Mont Fuji mais à l'automne prochain, en se demandant en quoi il doit se préparer différemment. Une question compréhensible mais hautement complexe. Une telle demande nécessite d'ailleurs en moyenne quelque huit requêtes, selon Google, pour aboutir à une réponse à la hauteur de la recherche.

Demain, grâce à MUM, la réponse à la requête pourrait être bien plus précise. Le fait d'évoquer « l'automne » dans la requête pourrait permettre au modèle de notifier à l'utilisateur le besoin d'une veste imperméable. De même que « se préparer » lui permettrait de proposer à l'internaute ou au mobinaute des équipements adaptés, ou les meilleurs exercices conseillés pour préparer une telle ascension, à cette saison et à cette altitude.

Mieux encore, et cela rejoint la compréhension des différentes langues, le moteur de recherche Google pourra aussi utiliser des fichiers audio et vidéo, et des images, pour diriger l'utilisateur vers des contenus jugés plus pertinents.

Des voix s'élèvent contre le risque d'une plus grande concentration du trafic Web sur et via Google

Si sur le papier l'idée de MUM est alléchante, elle nécessite tout de même des critiques relevables, émanant d'outre-Atlantique. En effet, Sara Watson, analyste principale du groupe d'études de marché Insider Intelligence, estime, pour nos confrères du Financial Times, que « cela consolidera toutes les activités sur les propriétés de Google […] Tout ce qui apparaît sur la première page de recherche peut être tout ce que vous voulez ».

Le traitement des requêtes les plus complexes pousserait en effet Google à piocher davantage d'informations partout sur le Web, ce qui fait poindre l'inquiétude d'une concentration de la navigation sur Google. « Un tel système pourrait provoquer un contrecoup sur la part des éditeurs du Web », note Sara Watson, qui redoute donc que le trafic vers d'autres sites internet soit moins dense.

De son côté, Google promet un bond en avant « responsable ». De plus en plus scruté par les régulateurs du globe, le géant américain nie le fait que réduire le nombre de requêtes au maximum limiterait le trafic et le renvoi vers d'autres sites Web. Officiellement, Google l'assure : MUM ne poursuit pas l'objectif de garder plus de trafic Web pour lui.

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