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dimanche 1 juin 2008

Qui est Sri Aurobindo ?

Aurobindo Ghose ou Sri Aurobindo (15 août 1872 à Calcutta - 5 décembre 1950 à Pondichéry) est un des fondateurs principaux du mouvement militant indépendantiste indien, un philosophe, poète et écrivain spiritualiste. Il a développé une approche nouvelle du yoga, le yoga intégral.

Sa rencontre avec Bhaskar Lélé, un pratiquant de yoga lui aurait permis, affirme-t-il, d'accéder à un état de conscience libre des pensées qu'il estimera être les prémisses de son Nirvāna.

En 1909, il sort de la prison où il a passé un an pour ses activités indépendantistes. Il était soupçonné d'avoir participé de près ou de loin à des attentats : il reconnaîtra d'ailleurs ultérieurement que sa philosophie spirituelle ne conduit pas à militer pour la non-violence comme celle de Gandhi. Pendant cette année de prison, il dit avoir vécu une série d'expériences spirituelles qui l'auraient conduit à expérimenter des états de conscience au-delà du Nirvana.

Pour échapper aux Anglais, le 4 avril 1910, il finît par s'établir à Pondichéry, ville sous autorité française. Affirmant alors qu'il y a une lutte pour l'avenir de l'humanité au-delà de la lutte légitime pour l'indépendance de l'Inde, il se consacra entièrement à ses recherches spirituelles et à la composition de ses œuvres. De plus en plus de disciples commencent à venir pour vivre auprès de lui et de sa collaboratrice française, Mirra Alfassa, que lui et ses disciples nomment « Mère ». Cette dernière prendra la direction matérielle de l'âshram fondé officiellement dans les années 1920.

Il considère que le sens de son âshram est d'être un « laboratoire évolutif » [4]. Jusqu'en 1926, il développe sa doctrine : selon lui, l'homme n'est aujourd'hui qu'à un niveau imparfait de son évolution ; il faut pour lui reconnaître que « l'homme est un être de transition »[5]. Quand Charles Darwin avoue « comme confesser un meurtre » avant sa publication de l'Origine des espèces[6], cela concerne le fait de reconnaître que l'humanité appartient à la même famille que les singes. Pour Aurobindo, admettre l'évolution des espèces va plus loin encore. L'admettre revient à nous faire considérer la possibilité que l'être humain soit un chaînon vers une nouvelle espèce. Cette nouvelle espèce dont l'homme serait une transition ne serait pas forcément dotée d'une conscience compréhensible pour la conscience mentale humaine. Cette conscience nouvelle dont serait dotée cette nouvelle espèce pourrait être incompréhensible pour l'homme comme la conscience humaine mentale l'est pour les autres animaux. Cependant Aurobindo envisage une différence évolutive importante avec les évolutions d'espèces précédentes : nous pouvons a priori la concevoir et surtout nous pourrions peut-être y collaborer consciemment.
Le chemin conscient de notre évolution est d'après lui à chercher dans le développement de nos capacités spirituelles. Un développement plus radical des capacités spirituelles déjà explorées par l'humanité aboutirait selon lui un jour à l'éveil d'une dimension encore tout à fait inconsciente. La manifestation d'une telle dimension de conscience marquerait le saut évolutif propre à la manifestation d'une nouvelle espèce.
En 1926, Aurobindo entre dans une retraite pour se consacrer exclusivement à la manifestation terrestre du supramental. Il ne sort de sa retraite que rarement : soit pour retrouver des fidèles réunis, soit pour intervenir dans la vie politique indienne. Le reste du temps, il communique par écrit avec ses disciples.
Il a écrit beaucoup de livres sur les écritures sacrées indiennes qui seront pour beaucoup d'Occidentaux à la suite de ceux de Vivekananda un véritable porte d'entrée vers l'hindouisme et sa philosophie. Il meurt dans son âshram en 1950.
Il rejoint ainsi par certains aspects la philosophie du jésuite Pierre Teilhard de Chardin.

La conception de l'évolution que propose Aurobindo n'est donc pas seulement matérialiste comme celle de la plupart des héritiers de Charles Darwin. Aurobindo ne nie pas l'approche matérialiste mais il signifie sa limite:
« Tout le monde sait maintenant que la Science n'est pas un énoncé de la vérité des choses mais seulement un langage pour exprimer une certaine expérience des objets, leur structure, leur mathématique, une impression coordonnée et utilisable de leurs processus - rien de plus. La matière elle-même est quelque chose (peut-être une formation d'énergie ?) dont nous connaissons superficiellement la structure telle qu'elle apparaît à notre mental et à nos sens et à certains instruments d'examen (dont on soupçonne maintenant qu'ils déterminent largement leurs propres résultats, la Nature adaptant ses réponses à l'instrument utilisé), mais nul savant n'en sait davantage ou ne peut en savoir davantage [7] ».
A partir de ce constat, Aurobindo affirme que la science n'interdit pas un point de vue spiritualiste sur l'évolution. Pour lui, l'inconscient n'est pas seulement de nature subconsciente comme l'affirment les Freudiens et tous les psychologues matérialistes [8], mais l'inconscient a aussi une nature spirituelle où la conscience est élargie, se dépassant elle-même en supra-conscience. Certes on peut considérer à un certain niveau que le subconscient est comme un ensemble de pulsions qualitatives traduisant un jeu de forces matérielles que la Science estiment quantitatives et qui seules assureraient l'évolution. Mais pour Aurobindo découvrir que l'inconscient est aussi de nature supraconsciente apporte un éclairage supraconscient jusqu'au fond du subconscient qui montre que le regard scientifique passe forcément à côté de la conscience cachée au cœur de la matière [9].
Aurobindo caractérise la conscience humaine comme une conscience mentale :
« Dans la terminologie de notre yoga, le substantif "mental" et l'adjectif "mental" sont utilisés pour désigner spécialement la partie de la nature qui a rapport avec la cognition et l'intelligence, avec les idées, les perceptions de l'esprit ou la pensée, les réactions provoquées par les objets sur la pensée, les formations et les mouvements vraiment mentaux, la vision et la volonté mentales, etc [10] ».
La conscience mentale humaine englobe selon lui une conscience vitale héritée des animaux et une conscience physique héritées des premières formes de vie.
Au delà des plus hautes cimes supraconscientes de la conscience mentale, Aurobindo affirme qu'il nous est possible d'expérimenter un « supramental », qui est une connaissance directe de la vérité aujourd'hui connaissable indirectement et partiellement par notre intelligence mentale :
« Par supramental, j'entends la Conscience de vérité... par laquelle le Divin connaît non seulement sa propre essence et son être propre, mais aussi sa manifestation[11] »
mais ailleurs il précise :
« une description mentale de la nature supramentale ne pourrait que s'exprimer soit en termes trop abstraits, soit en images mentales qui pourraient la transformer en tout autre chose que sa réalité[12] ».
Le yoga intégral élaboré par Aurobindo voudrait permettre la progression spirituelle individuelle et collective vers ce nouvel état.

L'innovation d'Aurobindo dans le domaine spirituel tient surtout au fait que pratiquer son yoga intégral permet non seulement d'aller vers le Divin, mais aussi d'accueillir en soi l'énergie divine, dans le but de manifester pleinement la conscience divine dans la matière : le mysticisme d'Aurobindo est actif, car il cherche à modifier dès à présent notre monde sur la plan matériel de son évolution. Il prône une certaine ascèse, mais à l'encontre d'un rejet du corps matériel[13], il cherche à nous faire prendre conscience d'« une même loi supérieure [qui] gouverne la matière et l'esprit ».


Satprem. Ce dernier essaie de l'éclairer à l'encontre de l'apparent échec d'Aurobindo puis de Mère puisqu'ils sont morts malgré leur tentative affirmée de supramentalisation du corps. Leurs morts pour Satprem ne semblent pas un échec de la divinisation de notre espèce. Dans ses divers livres de témoignage, Satprem affirme que cet échec n'est qu'apparent, ils ont laissé selon lui le chemin ouvert et continuent de l'autre côté de notre vie mortelle leur œuvre de supramentalisation de la conscience terrestre :
"Tout le travail, le vrai travail de Mère et de Sri Aurobindo, cela a été d'ouvrir la conscience des cellules, d'ouvrir cette forteresse-là. [...] Le Miracle cellulaire, physiologique. Parce que Sri Aurobindo et Mère ont ouvert le chemin. [...]Mère n'est pas morte ! Elle vit, Elle rit, Elle est là, Elle attend que nous sortions de notre idiotie - ce n'est pas Elle qui a besoin d'en sortir ! C'est nous[50]".


http://www.pondichery.com/french/auroville/

1 commentaire:

Marc Leblanc T.I. a dit...

Sri Chinmoy, fut le disciple de Sri Aurobindo pendant 20 ans