700 milliards de dollars, ça se comprend et se conçoit un peu. Depuis plus d’un mois, le montant correspond au plan de sauvetage du secteur financier conçu par Washington, dont l’un des bénéficiaires est Citigroup, malmené aujourd’hui par le New York Post qui demande la tête du conseil d’administration du géant bancaire dans cet éditorial.
Mais ce ne serait qu’une fraction des sommes que le gouvernement fédéral s’apprête à dépenser pour aider le monde en perdition de la financie américaine, selon ce reportage de l’agence Bloomberg, dont je cite un extrait :
Le gouvernement américain a des engagements qui pourraient l’amener à prêter jusqu’à 7400 milliards US au nom des contribuables américains, soit la moitié de tout ce que le pays a produit l’an dernier, pour venir à la rescousse du système financier depuis que les marchés de crédit ont figé il y a 15 mois.
Ces fonds promis, d’une valeur sans précédent, comprennent les 2800 milliards US déjà utilisés par les institutions financières dans le cadre des plus importantes mesures pour faire face à une urgence économique depuis le New Deal des années 30, selon des données compilées par Bloomberg.
Ces engagements font paraître bien modeste le seul plan approuvé par les législateurs, soit le programme de 700 milliards US du département du Trésor. Les prêts accordés la semaine dernière par la Réserve fédérale américaine (Fed) ont été 1900 fois plus élevés que la moyenne hebdomadaire des trois années avant la crise.
Comment seront dépensés ces 7 400 miliards de dollars? Quelles institutions recevront-elles ces deniers publics? Jusqu’à aujourd’hui, Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale, ne fait pas d’excès de transparence et le Congrès se réveille à peine, comme le note Bloomberg :
Lorsque le Congrès a approuvé le programme de 700 milliards US le 3 octobre dernier, Ben S. Bernanke, le président de la Fed, et Henry Paulson, le secrétaire du Trésor, avaient reconnu la nécessité de la transparence et de la surveillance. Aujourd’hui, tandis que les autorités réglementaires engagent encore plus d’argent tout en refusant de dévoiler l’identité des entités qui obtiennent les prêts ou de révéler ce qui est donné en garantie contre ces prêts, certains membres du Congrès demandent à ce qu’on serre la bride à la Fed.
«Qu’il s’agisse de prêts ou de dépenses, c’est l’argent des contribuables qui sort par les fenêtres et nous nous retrouvons avec des biens en garantie dont nous ne savons rien», se plaint Scott Garrett, un républicain du New Jersey qui fait partie du Comité de la Chambre sur les services financiers.
«L’heure est venue, dit-il, de songer à quelles sortes de limites doivent être imposées à la Fed pour que l’autorité revienne aux élus plutôt qu’aux personnes nommées.»
Aucun commentaire:
Publier un commentaire