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Des scientifiques australiens sont parvenus à transmettre de l'internet très haut débit via les ondes hertziennes de télévision, ce qui pourrait représenter une avancée majeure pour les communautés isolées du monde entier.
Des chercheurs de l'agence scientifique gouvernementale ont assuré avoir mis au point une technologie permettant de transmettre de l'internet jusqu'à 144 mégabits par seconde vers six utilisateurs sur un seul canal de télévision de 7 mégahertz.
«C'est actuellement le système le plus efficace en termes de transmission à notre connaissance», a indiqué le responsable du projet, Ian Oppermann.
En utilisant quatre canaux hertziens, 12 utilisateurs peuvent disposer d'une liaison symétrique (permettant d'envoyer et de recevoir des données) d'un débit de 100 mégabits par seconde, soit le débit minimum promis par le gouvernement dans le cadre du vaste réseau national à haut débit (NBN), qui vise à connecter 93% du pays à l'internet à haut débit par la fibre optique.
Le projet de l'équipe d'Opermann est donc d'utiliser les ondes de télévision hertziennes analogiques pour connecter les 7% d'Australiens qui ne seront pas reliés à ce vaste réseau à fibre optique.
Réseau analogique
Comme de nombreux autres pays à travers le monde - notamment en France avec la fameuse TNT (télévision numérique terrestre) -, l'Australie abandonne peu à peu la transmission analogique des programmes de télévision et a commencé la migration vers une transmission numérique, qui devrait être achevée fin 2013.
Le réseau analogique pourra alors être destiné à d'autres usages et sera mis aux enchères.
Sur un immense territoire, la population australienne est parfois très clairsemée, parfois calculée en «nano-habitant par km/2», explique M. Oppermann.
Mais grâce aux basses fréquences utilisées, la plupart des habitants, y compris dans les régions les plus reculées, recevaient un signal de télévision de bonne qualité, avec peu d'interférence, des conditions idéales pour transmettre de l'internet sur les bandes VHF/UHF.
«Le principe de base, c'est que si vous recevez un bon signal de télévision analogique, vous devez pouvoir recevoir des communications à haut-débit dans des conditions fiables», ajoute-t-il.
De nombreux pays ayant basculé vers la diffusion numérique ou en passe de le faire, observent avec intérêt l'expérience australienne.
«De nombreuses régions australiennes sont un peu semblables au Canada, à la Russie, à la Chine, à des régions américaines ou à l'Afrique en termes de densité de population et dans une perspective liée à la problématique des moyens de communication», souligne le chercheur.
«L'Australie peut donc servir de test au niveau mondial. Si l'on réussit, il y a une bonne chance que d'autres pays suivent la même voie», estime-t-il.
Contrairement au GSM ou à la technologie 3G où le débit diminue de façon exponentielle en fonction du nombre d'utilisateurs, le signal analogique offre un débit constant peu importe le nombre d'utilisateurs, explique le chercheur.
Un premier test va être mené dans six fermes de l'île de Tasmanie. La technologie n'est efficace que dans les villes de moins de 1000 maisons, elle n'est pas adaptée aux ensembles urbains où les immeubles perturbent le signal.
«Ce n'est plus seulement une idée. Nous démontrons qu'il s'agit de quelque chose d'utile», conclut M. Oppermann.
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