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MONTRÉAL – L'Association des procureurs de la Couronne, dont les procureurs sont en grève depuis neuf jours, se demande qui va occuper les postes de la future escouade contre la collusion et la corruption.
«Le directeur des poursuites criminelles et pénales n'est pas en mesure, actuellement, de combler les postes sur les équipes spécialisées, par exemple, le bureau de lutte au crime organisé», a expliqué Me Jacques Thomas, vice-président de l'Association des procureurs de la Couronne.
Présentement, environ 70 procureurs travaillent sur les différentes équipes d'enquêtes spécialisées. Lorsqu'il y a des postes à combler, les candidats ne sont pas légion. «Des fois, les postes vont même se fermer à défaut d'être pourvus», a dit Me Jacques Thomas.
«On ne peut pas confier ces tâches-là à des jeunes et il n'y a en plus d'anciens, ils sont tous partis au privé, lance la porte-parole d’Action démocratique du Québec (ADQ) en matière de sécurité publique, Sylvie Roy. C'est de la poudre aux yeux.»
L'ADQ réclame que le commissaire qui aura la responsabilité de la nouvelle escouade relève du Parlement. «Il faut que cette personne-là soit nommée par l'Assemblée nationale et non par l'exécutif», a poursuivi Sylvie Roy.
Le Parti québécois (PQ) n'est pas contre la création de cette unité permanente, mais affirme que son responsable devra montrer patte blanche. «J'espère que cette fois-là, ils vont faire un choix plus judicieux que celui qu'ils ont fait pour ce qui est du responsable de l'unité anticollusion du ministère des Transports», a expliqué le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique, Stéphane Bergeron.
L’unité anticollusion, dont l'ancien responsable, Jacques Duchesneau, fait l'objet d'une enquête de la part du Directeur général des élections (DGE) depuis novembre dernier, serait avalée par la nouvelle entité.
Bientôt une annonce
Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, ne veut rien confirmer, mais laisse entendre que l'annonce concernant la nouvelle unité se fera sous peu.
L'unité permanente serait formée de 189 personnes et disposerait d'un budget de plus de 30 millions de dollars.
Selon nos sources, le personnel de cette nouvelle unité proviendrait de plusieurs ministères et n'aurait plus à respecter la règle du secret. Il pourrait donc échanger de l'information, ce qui pourrait accélérer les enquêtes.
Après plus d'un an de consultations et d'analyses, le gouvernement Charest serait prêt à lancer son unité permanente pour lutter contre la corruption et la collusion, a révélé TVA Nouvelles.
Elle se voudrait une réponse aux demandes répétées d’une enquête publique dans le milieu de la construction, s'inspirant en tout point du Department of Investigation de la ville de New York. L'unité new-yorkaise, créée en 1870, relève du maire de la municipalité, Michael Bloomberg. Elle vise le crime organisé, la mafia, mais aussi les élus.
La nouvelle escouade indépendante du gouvernement Charest devrait regrouper des fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique et du ministère de la Justice, des vérificateurs des Affaires municipales et des membres de l'unité anticollusion de Transports Québec, et devrait également compter dans ses rangs des membres la Régie du bâtiment, des procureurs de la Direction des poursuites criminelles et pénales, et des employés de la Commission de la construction dirigée par l'ancienne ministre péquiste Diane Lemieux, selon les informations de TVA Nouvelles.
Un effectif de plus de 150 personnes et d'un budget annuel d'une dizaine de millions de dollars seraient prévus. Tous les secteurs d'activités susceptibles de faire l'objet de malversations devraient être considérés comme source d’intérêt.
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