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jeudi 11 décembre 2014

Le pétrole finit sous 60 dollars à New York pour la première fois depuis 2009



Economie
Les prix du pétrole ont fini sous le seuil psychologique des 60 dollars le baril pour la première fois depuis la mi-juillet 2009 à New York, dans un marché plombé par une offre surabondante et des perspectives de demande moroses.
Des barils de pétrole vides en Irak en 2008
Des barils de pétrole vides en Irak en 2008 - Ali al-Saadi AFP
© 2014 AFP
Les prix du pétrole ont fini sous le seuil psychologique des 60 dollars le baril pour la première fois depuis la mi-juillet 2009 à New York, dans un marché plombé par une offre surabondante et des perspectives de demande moroses.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a clôturé à 59,95 dollars, du jamais vu depuis plus de cinq ans sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en baisse de 99 cents par rapport à la veille.
A Londres, le baril de Brent pour livraison en janvier a aussi fini à des planchers depuis la juillet 2009, à 63,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
"On a franchi une nouvelle étape", avec une clôture sous les 60 dollars, a commenté James Williams, expert énergétique pour WTRG Economics.
Après des mois de déroute, le baril d'or noir coté à New York a chuté de 44% depuis son dernier pic de la mi-juin, de 106,91 dollars en clôture.
"Bas, encore plus bas", les cours de l'or noir ne semblent pas avoir encore trouvé de plancher, a commenté Matt Smith, de Schneider Electric.
"C'est ce qui arrive lorsque l'on a 2 millions de barils par jour (mbj) en trop d'offre, par rapport à la demande, pesant sur le marché" et "alors que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne montre aucun signe de réduction de production ou de réunion anticipée", a continué M. Williams.
Dans ces conditions, l'afflux de nouvelles négatives pour les prix qui a inondé le marché de l'énergie mercredi s'est encore fait ressentir.
La révision à la baisse par l'Opep de ses estimations de consommation mondiale de pétrole a particulièrement pesé et le pessimisme des courtiers a encore été renforcé "par une phrase de cinq mots (en anglais, ndlr) du ministre du pétrole saoudien Ali al-Nouaïmi: +Pourquoi devrais-je réduire la production+", a relevé Matt Smith.
En effet, cela "renforce encore une fois l'intention affichée des Saoudiens de préserver leurs parts de marché plutôt que de défendre les prix", a-t-il ajouté.
L'annonce d'une hausse surprise des stocks de brut aux États-Unis mercredi a déçu les attentes de ceux qui avaient espéré des signes d'une demande pétrolière accrue des Etats-Unis pour soutenir le marché.

- "Beaucoup de pétrole, trop de pétrole" -

"D'autant que les raffineries n'ont jamais fonctionné à un rythme aussi rapide que la semaine dernière depuis août 2005", à 95,4% "et que les produits pétroliers ont eux aussi bondi, a relevé James Williams. En d'autres termes, "il y a beaucoup de pétrole, trop de pétrole", et "il ne serait pas étonnant que le WTI chute jusqu'à 50 dollars le baril", a-t-il conclu.
Sur le marché des changes, un nouvel accès de vigueur du dollar jeudi par rapport aux autres devises a encore accentué le plongeon des cours, a noté Tim Evans, de Citi Futures.
Plus le billet vert est fort, moins les actifs libellés en dollars sont intéressants pour les acheteurs munis d'autres monnaies.
Dans ce contexte, les bonnes nouvelles sur le front économique jeudi, avec un fort bond des ventes au détail en novembre - un bon signe pour la consommation des ménages - et un recul des inscriptions hebdomadaires au chômage début décembre n'auront pas suffi à inverser la tendance, malgré un rebond de Wall Street.

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