De nombreuses études ont déjà suggéré le rôle clé du microbiote intestinal ou des 100.000 milliards de bactéries qui le compose.
Le microbiote » peut donner faim » comme il peut contribuer à la perte de poids.
Chef de file dans l’étude de ces bactéries vivant dans les intestins et de leur impact sur notre santé, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), avec son grand programme de recherche MetaHIT, livre dans la revue Nature, de nouvelles conclusions sur le rôle clé de ce microbiote.
Les
personnes ayant un microbiote intestinal moins diversifié seraient plus menacées d’obésité.Ici, l’équipe de recherche de l’INRA fait le lien entre la richesse ou la diversité du microbiote intestinal et un certain nombre de mesures métaboliques. Le microbiote intestinal, une biomasse considérable de quelque 100.000 milliards de bactéries,
de près d’un millier d’espèces vit en symbiose avec l’organisme humain. Son génome ou metagénome, mieux connu grâce au
projet MetaHIT,
est composé de 150 fois plus de gènes que le génome humain (3,3 millions contre 23 000).Ici, l’analyse génétique des bactéries intestinales de 292 Danois montre qu’
environ un quart d’entre nous ont jusqu’à 40% moins de gènes dans ce métagénome et de bactéries intestinales au sein de leur microbiote, que la moyenne.
Cette réduction du nombre de gènes et de bactéries
induit aussi une diversité moins riche de la flore intestinale et une surreprésentation des bactéries responsables d’inflammation. Plus précisément,
· la composition microbienne intestinale humaine de 123 sujets non-obèses et 169 personnes obèses diffère par le nombre de gènes microbiens intestinaux et par la richesse bactérienne.
· Les individus ayant une
richesse bactérienne faible soit 23% de l’échantillon sont caractérisés par une adiposité plus marquée, une résistance à l’insuline et une dyslipidémie par rapport aux sujets à microbiote intestinal riche.
En générale,la
nourriture préférée des microbes qui vivent dans notre
colon(gros intestin)ce sont des aliments qui restent coincés entre nos
dents quand ont mastique.Les aliments contenant des
fibres insolubles
comme les artichauts ou les courgettes,pois chiches etc, nourissent les bactéries.On les
appelle prébiotiques .Les études que quand on donne ces prébiotiques aux
patients ,sa flore intestinale se diversifie.C'est comme si l'on
mettait de l'engrais sur le terreau . Une grande diversité de nouvelles
plantes se met alors a pousser.Plus il y a d'espèces de microbes
différents,plus elles produisent de métabolites différents.Et plus
nutriments elles peuvent tirer de la nourriture ,mieux c'est .
Plus
notre système immunitaire est sain,moins l'obésité progresse.
Des études épidémiologiques menées sur des enfants montrent qu'une exposition prématurée aux antibiotiques augmente les risques qu'ils soient en surpoids plus tard.Les bébés traités avec des antibiotiques avant leur premier anniversaire ont 2 fois plus de risques d'être en surpoids a l'âge de 12 ans.
Les
personnes obèses à faible richesse bactérienne prennent plus de poids au fil du temps.Les chercheurs se disent capables d’identifier, à 98%, à partir de l’analyse du microbiote intestinal les sous-groupes de personnes à risque accru d’évolution vers l’obésité ou autres troubles métaboliques.
Alors que les bactéries produisent des vitamines et des substances bioactives essentielles, renforcent notre système immunitaire, communiquent avec de nombreuses cellules nerveuses et productrices d’hormones dans le système intestinal, l’absence de richesse bactérienne induit des déséquilibres métaboliques qui vont accroître la risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires et, accélérer la prise de poids.Les bactéries de notre microbiote transforme jusqu'a 30 % de nos calories, en
transformant les légumes,fruits et les céréales crus que nous
consommons.
Prendre soin de ses bactéries intestinales, c’est diversifier ses apports alimentaires, adopter un régime allégé en graisses et tenter de se préserver –ce n’est pas toujours possible- contre certains facteurs environnementaux comme l’exposition à certains microbes ou substances chimiques.
En modifiant ses habitudes alimentaires, on peut réparer certains des dommages causés aux bactéries intestinales, expliquent les auteurs qui travaillent déjà, à préciser la meilleure façon de le faire.
Avec un objectif, pour lutter contre l’obésité, caractériser les bactéries intestinales naturelles qui produisent des substances inhibant l’appétit et apprendre à les exploiter. Des scientifiques ont montré que des souris avec une alimentation riche en graisse possédaient 100 fois moins d’
Akkermansia muciniphila que des rongeurs alimentés normalement. Pour rééquilibrer la flore intestinale des souris gavées, les chercheurs leur ont administré l’espèce bactérienne et ont encouragé sa croissance avec des prébiotiques, des nutriments spécifiques favorisant leur développement. L’expérience est un succès : non seulement l’écosystème microbien intestinal est rétabli, mais les souris perdent du poids ! Encore mieux, elles se mettent à sécréter plus efficacement de l’insuline, l’hormone impliquée dans le diabète.
Le
bypass gastrique
est une des procédures les plus efficaces pour traiter l’obésité
morbide. Elle permet en plus d'une perte de poids, des modifications des
paramètres inflammatoires. Il a été observé que
le microbiote s’adapte à
ces nouvelles conditions digestives. certains groupes bactériens, comme
Feacalibacterium, étant associés aux paramètres inflammatoires tandis que d'autres comme
Bacteroides étaient associés à la prise alimentaire. Sur cette même cohorte, il a été observé avec une approche
métagénomique
ciblée sur les gènes de l'ARN 16S que la diversité bactérienne
augmentait après le bypass gastrique et que la composition du microbiote
était corrélée après bypass avec l'activité des tissus adipeux.
Il existerait trois types d'
entérotype ,qui sont des groupes de composition bactérienne intestinale spécifique chez l'homme
,bien distincts liés au régime alimentaire,
d'après l'étude du Perelman School of Medicine de Philadelphie
(Pennsylvanie)
:
- le type 1 est caractérisé par de hauts niveaux de bacteroides, c'est celui du régime occidental riche en viandes,
- le type 2 a peu de bacteroides mais beaucoup de prevotella, il est lié aux régimes riches en glucides,
- le type 3 a un haut niveau de ruminococcus.
Nota: Le microbiote se montre même capable de réguler l’expression de
certains gènes de l’hôte, ce qui pourrait évoquer des relations
symbiotiques avancées.
Chez un individu en bonne santé, les activités métaboliques du
microbiote intestinal humain en font un organe à part entière dans la
physiologie humaine. Il est impliqué dans la maturation du système
immunitaire de l’hôte et la maturation de son épithélium intestinal.
Il intervient dans de nombreuses voies métaboliques fondamentales comme
la fermentation des sucres et des protéines ainsi que le métabolisme
des acides biliaires et des
xénobiotiques.
De plus, du point de vue nutritionnel, il permet aux systèmes digestifs de fermenter les
fibres alimentaires et de synthétiser les
vitamines dites essentielles.
En cas de
dysbiose (en),
c’est‐à‐dire un changement dans la composition ou la stabilité des
populations bactériennes de l’intestin, le microbiote peut être associé à
des désordres métaboliques tel que le
diabète de type 2,
l'obésité ou bien les
maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, certaines composantes du microbiote ont été associées aux
maladies inflammatoires chroniques de l'intestin telles que la
maladie de Crohn ou la
rectocolite hémorragique, mais aussi au développement d'
allergies et au
cancer colorectal.
Chez l'adulte en bonne santé, les composantes principales du microbiote
restent stables. En revanche, chez les bébés, le microbiote change très
rapidement au cours des trois premières années de vie avant de devenir
mature, c’est-à-dire identique à celui de l’adulte. La composition de
son microbiote varie donc selon le mode de naissance, par voie basse ou
césarienne, puis selon l'environnement post-natal : antibiothérapies,
alimentation au sein ou au lait de vache,
etc.
Dans certaines sociétés, le grand-père crache traditionnellement dans la bouche de l'enfant nouveau-né,
comportement qui pourrait contribuer à la construction du microbiote de
l'enfant, qui obtient aussi de nombreux microbes du contact avec sa
mère.La bactériothérapie fécale, également appelée transplantation ou greffe
microbienne fécale, consiste à utiliser le microbiote d’un individu
sain, qui agit comme donneur de selles, comme traitement d’un patient
dont le microbiote intestinal est perturbé.
Cette technique est pour le moment principalement utilisée pour le
traitement des infections récurrentes par Clostridium difficile, mais
est également envisagée pour le traitement d’autres maladies.Le système nerveux intestinal est également vulnérable à ce qui est
généralement considéré comme des lésions cérébrales : les corps de Lewy
associés à la
maladie de Parkinson ou les plaques d'amyloïde et les
dégénérescences neurofibrillaires de la
maladie d'Alzheimer se
retrouvent dans l'intestin de patients atteints de ces maladies. On peut
ainsi imaginer que la maladie d'Alzheimer, si difficile à identifier
sans données d'autopsie, pourra être un jour systématiquement
diagnostiquée par biopsie rectale(car les neuronnes des intestins sont directement lier a ceux du cerveau).Il y a moins de dix ans, le chercheur Heiko Braak, anatomiste et
professeur à l’université de Francfort, formulait une hypothèse
littéralement « incroyable » tellement elle allait à l’encontre de
la
vision classique de la maladie de parkinson… Selon lui, non seulement la
maladie de Parkinson serait la conséquence d’une banale infection par
une bactérie ou un virus; mais la
dégénérescence des neurones du cerveau
ne serait qu’une conséquence ultime d’un long
processus amorcé des
années auparavant dans les intestins.On peut rêver à un traitement de la maladie de Parkinson avant même l’apparition
des symptômes. Et quitte à rêver,
pourquoi ne pas rêver aussi de
transposer le concept d’infection à d’autres maladies neurodégénératives
(sclérose en plaque, Alzheimer, maladie de Huntington, syndrome de
Guillain-Barré) …
Source.: Nature Doi:10.1038/nature12506 28 August 2013 Richness of human gut microbiome correlates with metabolic markers (Visuel Bactérie : DANONE RESEARCH / INRA – T. Meylheuc)Lire aussi : MICROBIOTE intestinal: Et si ces bactéries pouvaient aussi nous faire maigrir? –MICROBIOTE intestinal: Et si ces bactéries nous donnaient faim? –-
Source.: http://blog.santelog.com/2013/08/29/microbiote-intestinal-et-si-ces-bacteries-pouvaient-nous-faire-maigrir-nature/#sthash.aOhKNlTY.dpuf